Si aujourd’hui, le saphir figure parmi les matériaux les plus prisés de l’industrie horlogère, il y a dix ans, seul Richard Mille avait pleinement saisi tout son potentiel sur intégralité d’un boîtier, s'engageant corps et âme dans la recherche et le développement de nouvelles techniques pour sublimer de manière inédite ses calibres les plus exclusifs.
Les principaux attraits du saphir sont sa transparence, son éclat qui magnifie chaque détail des calibres de la marque tout en captant la lumière avec subtilité à travers des boîtiers entièrement usinés dans ce matériau. Un écrin cristallin éternel qui méritait toute l’attention des ingénieurs et des bureaux de création.
L’industrie horlogère, tout comme les secteurs de l’optique et de l’électronique, utilise du saphir synthétique. Identique au saphir naturel en termes de composition chimique, de propriétés physiques et de structure cristalline, il présente l’avantage de pouvoir être produit sous forme de blocs de taille suffisante pour créer les boîtiers Richard Mille. Un bloc de saphir de plusieurs dizaines de kilos est nécessaire pour fabriquer les trois parties d’un seul boîtier incurvé Richard Mille.
Une science méthodique
En collaboration avec son partenaire Stettler AG, basé en Suisse, la marque utilise le procédé Kyropoulos pour la production de ce matériau. La matière, de l’oxyde d’aluminium, est chauffée entre 2 000 et 2 050 °C sous une atmosphère controlée. Un petit cristal de saphir tient lieu de graine et permet au cristal synthétique d’y croître lentement. Un processus qui peut exiger plusieurs semaines de ‘pousse’.
Les contraintes du saphir synthétique chez Richard Mille sont sans précédent. D’abord, du fait des formes courbes et complexes de ses boîtes, de nouvelles approches particulièrement délicates pour l’usinage et les finitions ont dû être mises en place. La dureté de 2 000 Vickers et la rigidité extrême du matériau lors de la découpe et de l’assemblage imposent des tolérances de l’ordre de quelques microns. D’autre part, une boîte en saphir nécessite plus de 1 000 heures de meulage et de polissage.
Lorsque Richard Mille a dévoilé, en 2011, la RM 056 Tourbillon Chronographe à rattrapante en saphir, elle a ouvert une nouvelle voie dans l’industrie horlogère.
Une inspiration infinie
En avance sur les tendances, Richard Mille a très rapidement appliqué le saphir synthétique à des pièces de mouvement, telles que la platine, le pont de barillet de remontage, le pont de tourbillon ou bien encore le pont de centre dans les RM 56-01 et RM 56-02 quelques années plus tard.
Enfin, sont apparues chez Richard Mille des saphirs de couleurs (bleu, vert, orange, rose). La création de ces derniers nécessite un processus bien plus complexe que celui du saphir transparent, car elle exige l'incorporation minutieuse d'oxydes métalliques dans la structure cristalline. Ce processus délicat rend le saphir plus sensible aux températures et à la vitesse de croissance.
En 2015, la marque dévoile ses premières créations en saphir coloré avec la RM 07-02 Automatique Saphir. Ces boîtiers en saphir, parfois sertis de pierres précieuses, marquent une première mondiale dans le secteur horloger. Ils illustrent parfaitement la quête incessante de Richard Mille : repousser les limites, innover sans cesse, réinventer l’esthétique horlogère moderne.